
Cap sur la souveraineté alimentaire : vers un nouveau pacte pour l’agriculture et l’élevage entre l’État et le secteur bancaire
Le Sénégal importe chaque année pour plus de 1 070 milliards FCFA en denrées agricoles et produits alimentaires de base : 1,4 million de tonnes de riz, 860 000 tonnes de blé, 200 000 tonnes d’huile et de sucre, 347 000 tonnes de fruits et légumes, ainsi que plus de 100 millions d’euros de produits laitiers. Cette dépendance alimentaire pèse lourdement sur notre économie, tout en fragilisant la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.
Sous l’impulsion du Président de la République et du Premier Ministre, le gouvernement a fait du développement de l’agriculture et de l’élevage un pilier stratégique de la transformation économique nationale. L’objectif est clair : produire ce que nous consommons, consommer ce que nous produisons.
Dans cette dynamique, le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage a tenu, ce lundi 5 mai 2025, une rencontre inédite avec les dirigeants des 29 banques et 4 institutions financières membres de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Sénégal (APBEFS). Cette initiative vise à bâtir un nouveau pacte de financement structuré et durable au service des filières agricoles et animales.
Les ambitions sont à la mesure des enjeux :
• Créer 90 000 emplois pour les jeunes et les femmes dans les chaînes de valeur agricoles et pastorales
• Déployer 525 fermes agroécologiques intégrées de 200 hectares, soit une dans chaque commune rurale
• Structurer et financer les filières stratégiques telles que le riz, le lait, la tomate, la banane ou encore l’élevage bovin ,ovin,Porcin et avicole.
L’investissement attendu s’élève à 1 470 milliards FCFA sur 5 ans, soit 14 millions FCFA par hectare.
_Le Ministre a lancé un appel fort : « Il est temps pour les banques de sortir de leur zone de confort. Il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire sans un secteur bancaire pleinement engagé. » Il a plaidé pour des financements innovants, contractualisés et adaptés à chaque filière.
Mme Khady Boye Hanne, Présidente de l’APBEFS, a salué la démarche tout en appelant à une meilleure structuration des filières agricoles et d’élevage, une gestion rigoureuse des risques et une contractualisation efficace.
Le Sénégal ne bâtira sa souveraineté alimentaire qu’en conjuguant les efforts de l’État, des producteurs agricoles et des éleveurs, et du secteur bancaire.













